1ER TRAMWAY ELECTRIQUE DE FRANCE

LE TRAMWAY ÉLECTRIQUE

Salut Public 29 mars 1894


Le visiteur qui n’eût trouvé pour se rendre à
l’Exposition de 1894 qu’un simple tramway a
chevaux se fut cru proportionnellement, transporté
aux époques des diligences avant la création
des chemins de fer, et ramené en arrière au
lieu d’être sur le chemin d’Une dés grandes manifestations
du progrès scientifique.
Cette désillusion, dès le premier pas, MM. Claret
ont tenu à l’éviter au voyageur. C’est un
tramway électrique qui le conduira du pont
Lafayette à l’entrée du Parc.au pied du monument
des Légionnaires du Rhône. Et ce tramway sera
lui-même un progrès merveilleux, car il n’offre
plus les inconvénients du tramway électrique à
fil aérien, avec ses potences ‘déplaisantes placées
tous les vingt mètres ; il est là solution du problème,
la voie ferrée de l’avenir à travers les
villes et les routes.
Le parcours de nos quais du Rhône, surtout à.
partir du pont Morand.est merveilleux ; il eût été
dommage de voir gâter la perspective par la souffle
continu des machines à vapeur, dont la fumée
est aussi désagréable pour le paysage que pour
les yeux et les toilettes ; l’électricité, sans bruit,
sans secousse, transportera les voyageurs à la
porte de l’Exposition.
Cet agrément sera pour eux un avant-goût de
ce qui les attendra à l’intérieur.
M. Claret qui a entrepris lui-même la construction
de ce tramway est d’ailleurs accoutumé à
l’établissement de ce mode de traction. Il n est pas
d’étrangers qui ne connaissent le tramway de
Clermont à Royat.
Mais cette fois l’intelligent concessionnaire de
l’Exposition a tenu à faire mieux encore.et il n’est
pas téméraire d’affirmer que les électriciens du
monde entier s’intéressent aux premiers essais
du tramway électrique des quais du Rhône.Le premier tramway électrique est mis en exploitation à Sarajevo (Empire austro-hongrois) en 1885, tandis qu’en Suisse, la première ligne (Vevey-Montreux-Chillon ) sur la Riviera vaudoise, est ouverte en 1888.

En France, il circule pour la première fois à Clermont-Ferrand en 1890 .

AUVERGNE TRAMWAY BD DE LA PYRAMIDE CLERMONT

Le « wattman » conduisait le tramway et un receveur – ou une receveuse – distribuait les tickets et actionnait une cloche-plafonnier pour annoncer le départ. Le 7 janvier 1890, les Clermontois se pressèrent en foule pour prendre, pour la première fois, leur tramway. Mis gratuitement, ce jour là, à disposition de la population, il déchaîna l’enthousiasme et aussi… quelque malveillance relatée le lendemain dans le Moniteur du Puy de Dôme : « De tristes personnages ont coupé toutes les courroies en cuir des vasistas de la voiture n°10 et les ont emportées ».

Et le retard devint un atout ! Les hésitations des décideurs, l’abandon successif des concessions avaient placé Clermont-Ferrand en retard par rapport aux autres villes de même importance en matière de transport collectif. Et c’est grâce à la ténacité et à l’audace d’un entrepreneur de travaux publics, Jean Claret, qui obtint en 1887 la rétrocession de l’exploitation du transport par tramway à Clermont-Ferrand, que les travaux ont pu être enfin engagés à la fin de l’année 1888. Le retard devint alors un atout, puisque, profitant des toutes dernières technologies, on décida sur sa proposition, d’utiliser la traction électrique par câble aérien, ce qui ne s’était encore jamais fait en France ! La première ligne joignait Montferrand à Royat avec un embranchement vers la gare P.L.M. par la rue de Châteaudun. Une deuxième ligne est ouverte en 1893, puis une troisième en 1895, une quatrième en 1912 et une cinquième en 1914. En 1922, une liaison Beaumont-Ceyrat est créée et, en 1928, une autre section entre la Barrière d’Issoire et Aubière.

AUVERGNE TRAMWAY A CHAMALIERES

 

Les passages du tramway étaient espacés de 3 à 6 minutes, la vitesse autorisée de 20km/heure. Certains wagons, appelés « baladeuses », étaient à clairevoie et ne fonctionnaient que l’été. En 1896, un voyageur payait 0,20F pour le trajet Jaude-Royat. Le tramway s’est arrêté en 1956, pour… laisser la place à l’autobus moderne qui s’imposait alors partout.

(Extrait de connaître Clermont )

Les Jean CLARET père et fils

Le nom du père est ,entre autres , lié à une grande réalisation clermontoise : le premier tramway électrique en France.

 

Jean Claret père (1836-1907). Le nom de Jean Claret reste indissociable au train du puy de Dôme. Cet entrepreneur de travaux publics est né à Chambéry le 1er mai 1836, à une époque où la Savoie n’est pas française. Après plusieurs années passées sur les routes du compagnonnage, il conclut sa formation par l’édification de la charpente de l’église de Voiron (Isère), son chef d’œuvre. Il mène ensuite la vie d’un constructeur infatigable qui laisse derrière lui une oeuvre considérable jalonnée de réalisations prestigieuses : les fossés d’enceinte de la ville de Lyon ; les travaux fluviaux sur le Rhône, la Saône et la Loire ; les bâtiments de l’exposition universelle de Lyon ; les lignes du tramway parisien, etc. Localement, on lui doit l’achèvement du premier tramway électrique de France (1888), à Clermont-Ferrand. Il édifie, en 1895, le barrage de la Bourboule, sur la Dordogne, ce qui permettra à la ville de figurer parmi l’une des premières éclairées à l’électricité. Le funiculaire de Charlannes à La Bourboule (1896) est également conçu par son bureau d’étude. La ligne de chemin de fer du puy de Dôme est son dernier grand ouvrage. Il décède quelques mois après l’ouverture de la ligne, en décembre 1907.

 

Jean Claret fils (1867-1953). Si c’est au père que nous devons la construction du train du puy de Dôme, c’est le fils, Jean Claret, qui est l’administrateur de la compagnie concessionnaire de 1907 à 1925. Né à Annecy le 8 novembre 1867, il apprend le métier au côté de son père. Quelques mois avant la disparition de celui-ci, il prend en main la direction de la société. Très rapidement il se rend compte qu’elle ne peut pas survivre telle qu’elle a été pensée au début du siècle. C’est un administrateur avisé qui saura adapter l’entreprise aux exigences de son époque en organisant le passage du rail à la route. À sa mort, en 1953, Jean Claret fils est à la tête d’une prospère entreprise de transport urbain.

AUVERGNE TRAMWAY ELECTRIQUE A ROYAT

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