PONTEIX AUVERGNE et SASKATCHEWAN

 PONTEIX EGLISE VITRAIL

Sources SASKATCHEWAN

Dès 1890, le gouvernement canadien cherche à peupler la province de la Saskatchewan, en plein cœur du Canada. L’abbé Royer l’apprend dans un article de l’abbé Gaire. Rêvant de fonder une paroisse dédiée à la Vierge Marie, il convainc quelques-uns de ses paroissiens auvergnats à le suivre dans l’aventure.
C’est ainsi que naît la paroisse Notre-Dame d’Auvergne (1908), qui deviendra Ponteix (1914), dans le sud-ouest de la Saskatchewan.
L’abbé Albert-Marie ROYER est né à Combronde (Puy-de-Dôme, 63) en 1860. Il est ordonné prêtre et exerce son premier ministère à Aubière (63) comme vicaire de l’abbé Teytard, entre 1885 et 1890.
Nommé curé de Ponteix, petit village dans la commune d’Aydat (63), l’abbé Royer va arpenter les paysages qui s’offrent à lui aux pieds des Monts Dôme. Il les fixera par la photographie, art nouveau qu’il affectionne tout particulièrement. Il met aussi à profit ces balades pour mettre en scène ses héros des  » Drames de la Monne « , qu’il publie d’abord sous forme de feuilleton. Ses paroissiens lisent assidûment ces aventures qui paraissent dans le journal catholique  » La Croix d’Auvergne  » sous la signature de Jehan L’HERMITE. Et, au cours de ses visites dans les villages et hameaux de son secteur, il se plaît à bavarder avec ses lecteurs. Il les questionne, provoque leurs réactions, écoute leurs critiques et leurs attentes. De retour dans sa cure, il oriente le déroulement de l’action de ses héros, faisant monter la pression ou bien glissant insidieusement vers un dénouement heureux et conforme à la bonne morale de cette fin de 19ème siècle. Déjà, le lecteur participe, sans le savoir, aux rebondissements aventureux de la vie de ses héros. Ce roman paraîtra en 1899 sous les presses de l’Imprimerie Moderne de Clermont-Ferrand. (1)
Passé le siècle, l’envie de fonder une paroisse en l’honneur de la Vierge Marie taraude l’abbé Royer. Il va d’abord prospecter en Algérie. La vision d’horizons nouveaux l’attire au point que l’article de l’abbé Gaire, vantant les grandes prairies canadiennes, ne peut que le séduire.

La réalisation de son rêve ne se fera pas sans difficultés. Mais sa persévérance aura raison de tous les obstacles. En 1908, la paroisse Notre-Dame d’Auvergne est fondée ; en 1914, le nouveau village, déplacé à cause de la ligne de chemin de fer, porte le nom de son ancienne paroisse auvergnate: Ponteix. En 1913, des religieuses de l’ordre de Notre-Dame étaient venues ouvrir un couvent à Ponteix. Le charisme de l’abbé Royer aura attiré un grand nombre de colons francophones dans toute la région où se fondèrent de nombreuses villes.
Il mourra en 1922 près de ses paroissiens aux multiples origines. Son souvenir a marqué ses contemporains, et aujourd’hui encore, on ne peut parler de Ponteix en Saskatchewan sans faire référence à l’abbé Royer et à son œuvre.


Le Centre Culturel ROYER de Ponteix est le siège social de l’Association  » Les Auvergnois « . Cette association regroupe des francophones et francophiles de la région de Ponteix au Canada. Elle a pour but de promouvoir la culture française (tourisme, économie, culture et éducation) et de sauvegarder l’histoire et l’origine de Ponteix. Ses membres font parties des  » Fransaskois « , terme dont l’origine fut trouvée, par hasard, sur l’Internet :

 » Ce n’est que depuis 1970 que les francophones de la Saskatchewan ont adopté le nom « Fransaskois » pour s’identifier comme groupe linguistique de langue officielle.
En fait, les Fransaskois sont d’origines diverses. La plupart trouvent leurs racines en Nouvelle-France et dans la vallée du Saint-Laurent. Les chemins qui ont mené ces gens à la Saskatchewan ont parfois été longs et compliqués mais la plupart des familles ont participé aux projets de colonisation menés par le clergé franco-canadien et québécois au début du 20ème siècle.
Les Fransaskois sont essentiellement un groupe linguistique qui possède une origine culturelle variée. Européens (Français, Suisse, Belge) Franco-américain et Québécois. A ceux-ci nous pouvons ajouter les Libanais, Vietnamiens, HaÏtiens etc., qui habitent la Saskatchewan.
La majorité des Fransaskois sont en Saskatchewan depuis les années 1910-1920. En fait les 60 villages et communautés fransaskoises se sont établis aux début du 20e siècle. Cependant depuis la deuxième guerre mondiale de nouveaux immigrants de langue française viennent renforcer les rangs de la communauté fransaskoise. Ils s’installent surtout dans les villes, parmi eux plusieurs œuvrent pour les associations francophones et la fonction publique fédérale, d’autres s’impliquent directement dans le bénévolat local.
Beaucoup de Fransaskois se considèrent encore aujourd’hui des Canadiens-français, le terme Fransaskois étant encore relativement nouveau. D’autres préfèrent se dire Franco-canadiens, ce terme est plus global et inclut tous les parlants français de naissances. Lorsque l’ACFC se dote de son nom en 1918 les fondateurs utilisent le terme « franco-canadien » pour identifier la clientèle de l’association.
Le terme Fransaskois est un nom que les gens adoptent de façon individuelle dépendant du degré d’importance qu’ils accordent à la langue française dans leur vie personnelle tout comme l’implication qu’ils donnent à la vie socio-politique et socio-culturelle en français en Saskatchewan.
Cependant, nous considérons que les francophones de langue maternelle en Saskatchewan identifiés lors des recensements du Canada (2,3% de la population totale), sont des Fransaskois
« .


À l’aube du XXIème siècle, Ponteix en Saskatchewan est une ville dont l’activité principale repose toujours sur l’agriculture. On y trouve de vastes exploitations de plus de 200 hectares chacune. Pour faire face aux difficultés commerciales, les fermiers tentent de se diversifier en s’orientant vers l’élevage (autruches, faisans). Mais, contrairement à la plupart de leurs homologues français, les  » ranchers « , comme on les appelle là-bas, participent à la vie citadine, dès que leur journée est terminée. On peut ainsi les rencontrer dans les restaurants, à la piscine ou au golf.

Cependant, Ponteix reste un village avec ses quelque 600 habitants. Son isolement au milieu de vastes surfaces destinées à la culture céréalière, qui semblent se prolonger au-delà de l’horizon, l’oblige à disposer de tous les services nécessaires à notre époque. Vous y trouverez des centres commerciaux, un hôpital, des écoles, des banques, des restaurants… L’hôtellerie est très développée : vous pouvez réserver votre chambre d’hôtel de chez vous, via Internet !
La vie associative y est très riche, et les occasions de faire la fête sont nombreuses à la belle saison entre juin et novembre. Juillet est justement l’époque du pèlerinage à Notre-Dame d’Auvergne.
C’est la plus haute église sans piliers de tout le sud-ouest de la Saskatchewan. Les deux flèches de Notre-Dame d’Auvergne de Ponteix culminent à plus de 40 mètres de haut et sont visibles à des kilomètres à la ronde. Ses cloches  » Paccard « , au nombre de quatre, sonnent matin, midi et soir. Elles ont été fondues en Haute-Savoie, à Annecy le Vieux. Cette église succède à une autre église, construite à partir de 1914. Un incendie la détruira, en 1923, peu après le décès de l’abbé Royer.
C’est de cette église de bois que la piéta, baptisée Notre-Dame d’Auvergne par l’abbé Royer et ses paroissiens, échappa aux flammes, grâce au courage d’un jeune homme, Wilfrid Liboiron. C’est au cours de son troisième voyage en 1908, que l’abbé Royer ramena la statue en Saskatchewan. C’est à Aubière, où il avait exercé son vicariat quelque vingt ans plus tôt, que l’abbé Royer  » prit en charge  » la piéta que lui offrait le chanoine Teytard, curé d’Aubière. L’origine de cette statue est inconnue. On ignore aussi comment elle se trouvait entre les mains du chanoine Teytard en 1908. Nos amis Canadiens estiment qu’elle date de 1490 ; mais elle pourrait dater du XVIème ou XVIIème siècle seulement. Qu’importe, aujourd’hui, elle est considérée, à juste titre, comme un trésor.

Notre-Dame d’Auvergne de Ponteix (Saskatchewan) :
15ème, 16ème ou 17ème siècle ?

Sœurs de Notre-Dame de Chambriac

Les Sœurs de Notre-Dame de Chambriac de Chamalières (Puy-de-Dôme) en Auvergne furent la première communauté religieuse à s’établir dans le territoire qui deviendra le diocèse de Gravelbourg. À Usson Forrez (Loire) en France, il existe un sanctuaire dédié à Notre-Dame de Chambriac. C’est aux pieds de cette Vierge miraculeuse, vénérée depuis des siècles, que se réunirent quatres pieuses filles pour y fonder une famille religieuse sous les auspices de Marie en 1732. Colette Ojard, Catherine Chambre, Claudine Blanc et Marie Daurelle en sont les fondatrices. Dès las, cette communauté religieuse se dévouera à l’enseignement de la jeunes ainsi qu’aux soins des pauvres et des malades.

Les Sœurs de Notre-Dame de Chambriac répondirent à l’appel du Révérend Père Albert Royer qui les pressait de venir le seconder dans son œuvre à Ponteix, Canada. L’abbé Marie-Albert Royer, ancien curé de la paroisse de Ponteix en Auvergne, France, est né à Combronde, au Puy-de-Dôme.

C’est le 11 septembre 1913, que les six premières religieuses s’embarquèrent pour cette mission, où elles ouvraient immédiatement une école, puis un hôpital en Saskatchewan.

À l’invitation de Mgr Arthur Melanson, deuxième évêque du Diocèse de Gravelbourg, les Sœurs de Notre-Dame de Chambriac acceptèrent d’envoyer quelques religieuses prendre la direction de la cuisine et l’entretien de l’évêché de Gravelbourg en 1933.

Voici quelques notes historiques à propos du séjour des Sœurs à Gravelbourg qui nous ont été fournies par Sœur Rose-Alma Dumont des Sœurs de Notre Dame d’Auvergne à Ponteix ;

-  Le 16 août 1933, Mgr Melanson s’arrêtait un instant à l’Hôpital Gabriel et au couvent pour remercier la communauté qui cède deux Sœurs pour l’entretien de l’évêché. « Vous ne regretterez pas d’avoir accepté, vous verrez que vous en serez heureuses plus tard. » leur dit elle.

-  Le 28 août 1933, à neuf heures et demie, M. le Curé Poirier venait prendre nos chères Sœurs St.Austromoine et Marie Hélène pour les conduire à l’évêché.

-  Le 9 octobre 1933, Sœur Marie Odilia Mercier part pour l’évêché pour s’initier à la cuisine. Mère Marie Rose Mercier devient supérieure à l’évêché et Sœur Marie Hélène Périsset revient à Ponteix.

-  Le 25 novembre 1933, Sœur Marie Aurélie Auger remplace Mère Marie Austromoine.

-  Le 9 février 1936, Mgr Melanson quitte Gravelbourg et devient l’Archévêque de Moncton le 23 février 1936.

-  Le 12 février 1936, les Sœurs de Notre-Dame de Chambriac retournent de l’évêché à Ponteix.

 

Le petit village de PONTEIX en AUVERGNE  est situé à une dizaine de kilomètres de Saint-Saturnin -Saint-Amant- Tallende

 

One Response to PONTEIX AUVERGNE et SASKATCHEWAN

  1. Jean Abord-HUGON
    10 novembre 2023 at 13 h 22 min

    Bonjour,
    Mon grand-père Victorin Bénard né en 1880 a été un membre très actif de la paroisse de Ponteix.
    Il en a été le chef de choeur durant plusieurs années.
    J’aimerais en savoir davantage sur Ponteix.
    Remerciements anticipés.
    Jean Abord-Hugon

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *